Les médaillés olympiques morts pour la France

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A l'approche de la commémoration de l'armistice du 11 novembre 1918, retour sur les Français qui, après être montés sur un podium olympique, sont morts pour la Patrie, tués au combat, victimes d'exécution, déportés ou décédés de maladie ou de blessures de guerre.

 

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Décédés pendant la 1ère guerre mondiale

 

ALIBERT Gaston, Jules, Louis, Antonin

Médaillé d’or aux JO de Londres 1908 (Escrime – épée individuel)

Médaillé d’or aux JO de Londres 1908 (Escrime – épée par équipe)

Celui qui naît le 24 février 1878 à Paris 9ème arrondissement est l’un des plus grands espoirs de l’escrime française de sa génération. Elève du Maître Ambroise Baudry, c’est un tireur élégant et précis qui participe à de nombreux concours nationaux et internationaux, au cours desquels il est rarement battu. Parti au front, le dessinateur en dentelles de métier, qui a été pendant dix ans capitaine de l’équipe de France, contracte la tuberculose et est réformé. Il serait décédé le 26 décembre 1917.

 

BACH Louis, Désiré

Médaillé d’argent aux JO de Paris 1900 (Football)

Joueur de football licencié au Club Français de Paris, ce natif de la capitale, né le 14 avril 1883, connaît un destin tragique. Il est en effet tué à l’ennemi durant la guerre 1914-1918, le 16 septembre 1914 à Servon-Melzicourt (Marne).

 

BONNEFOY Henri

Médaillé de bronze au JO de Londres 1908 (Tir – 50 + 100 y petite carabine par équipe)

Né le 17 octobre 1887 au Tremblois (Haute-Saône), il est au début du 20ème siècle directeur de l’Ecole normale de tir de Châlons. Lieutenant au 133ème régiment d’infanterie, il perd la vie durant la Première guerre mondiale, en étant tué à l’ennemi le 9 août 1914 à Cernay (Haut-Rhin).

 

jean-bouin-760x1024.jpgBOUIN Alexandre, François, Etienne, Jean (photo ci-contre)

Médaillé d’argent aux JO de Stockholm 1912 (Athlétisme – 5000 m)

Plus connu sous le nom de Jean Bouin, il fait partie de cette catégorie d’athlètes de légende, demeurés à jamais dans l’histoire du sport français. Décédé à seulement 25 ans, son nom est porté aujourd’hui par d’innombrables équipements sportifs, rues et établissements scolaires. Il faut souligner que ce petit gabarit (1,67 m, pour 70 kg), né à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 21 décembre 1888, révolutionne les pratiques sportives de l’époque, attachant une particulière attention à l'alimentation et à l'hygiène de vie, comme l’illustre son livre publié en 1912, « Comment on devient champion de course à pied », lequel témoigne de son approche très professionnelle du sport. Champion de France de cross de 1909 à 1912, et vainqueur du cross des nations de 1911 à 1913, il s’aligne également aux compétitions sur piste et obtient la médaille d’argent aux Jeux de 1912, battant un record de France qui tiendra 36 ans. L’année suivante, il améliore le record du monde de l’heure en parcourant un peu plus de 19 km. Au total, il efface sept records du monde (10 000 m, heure, 15 000 m, 3 000 m, 3 miles et 6 miles) et vingt deux records de France. La vie de Jean Bouin s’arrête prématurément et tragiquement. Soldat du 163ème régiment d’infanterie, il est tué à l’ennemi le 29 septembre 1914 dans la Meuse, à Xivray-et-Marvoisin, atteint à la colonne vertébrale par un éclat d’obus.

 

DEVENDEVILLE Charles

Médaillé d’or aux JO de Paris 1900 (Natation - nage sous l'eau)

Né le 8 mars 1882 à Lesquin (Nord),  membre des Tritons Lillois, c’est le premier médaillé olympique français en natation. L'épreuve de nage sous l'eau, aujourd’hui disparue des épreuves olympiques, consistait à nager le plus longtemps et le plus loin possible, avec une attribution de 2 points par mètre nagé et 1 point par seconde passée sous l'eau. Avec 60 m parcourus en 1’08’’04’’’, Charles Devendeville emporte la médaille d’or. Il connaît un destin tragique puisque, soldat au 1er régiment d’infanterie basé à Cambrai, il décède de blessures de guerre le 19 septembre 1914, 72 rue de l’Université à Reims (Marne).

 

FLAMENG Léon

Médaillé d’or aux JO d’Athènes 1896 (Cyclisme sur piste - 100 km)

Médaillé d’argent aux JO d’Athènes 1896 (Cyclisme sur piste – 10 km)

Médaillé de bronze aux JO d’Athènes 1896 (Cyclisme sur piste – vitesse individuel)

Né à Paris 17ème arrondissement le 30 avril 1877, c’est le premier grand champion du cyclisme français. Triple médaillé olympique, ce parisien demeurant boulevard Malesherbes passe professionnel en 1898. Sergent pilote durant la Première Guerre mondiale, il meurt pour la France à la suite de la chute de son avion, le 2 janvier 1917 à Eve (Oise).

 

LAPIZE Louis, Octave

Médaillé de bronze aux JO de Londres 1908 (Cyclisme sur piste – 100 km)

Né le 24 octobre 1887 à Paris 14ème arrondissement de parents marchands de vins, celui qui était « un as », pour reprendre le titre de l’ouvrage que la consacra Louison Bobet, devient cycliste professionnel en 1909. L’année suivante, il gagne le Tour de France, au cours duquel il remporte 4 étapes. Egalement trois fois vainqueur de Paris-Roubaix (1909, 1910 et 1911), de Paris-Bruxelles (1911, 1912 et 1913) et des championnats de France, il meurt pour la France le 14 juillet 1917 à l’hôpital de Toul (Meurthe-et-Moselle) à la suite d’un combat aérien. Un stade de la commune de Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne) porte aujourd’hui son nom.

 

LE BESCHU DE CHAMPSAVIN Louis, Marie, Joseph

Médaillé de bronze aux JO de Paris 1900 (Sports équestres - saut d'obstacles individuel)

C’est à Assérac (Loire-Atlantique) que naît le 24 novembre 1867 celui qui devient, trente-trois ans plus tard, le 1er médaillé olympique du département. Militaire instructeur à Saint-Cyr, il obtient, sur Terpsichore, une médaille de bronze au concours d'obstacles des Jeux de Paris. Chef d’escadron du 20ème bataillon de chasseurs à cheval, il contracte une maladie durant la guerre 14-18, et meurt pour la France le 20 décembre 1916 à l’hôpital de Nantes (Loire-Atlantique).

 

TAUZIN Henri, Alexis

Médaillé d’argent aux JO de Paris 1900 (Athlétisme – 400 m haies)

Né d’un père artiste peintre le 17 avril 1879 dans le 6ème arrondissement de Paris, ce coureur licencié à l’US Est puis au Racing Club de France est l’un des grands athlètes de la fin du 19ème siècle. Spécialiste des haies, il détient les records de France des 200 et 500 m, et celui du 200 m plat. Sportif éclectique, il bat aussi, en 1899 le record national au saut à la perche, et pratique avec grand talent l’aviron, le football et la natation. Membre également de l’équipe première de rugby du RCF à la toute fin du 19ème siècle, où il évolue aux postes de trois-quarts ou demi, il crée en 1892, avec Aïtoff, autre médaillé olympique, l’Association Athlétique de Montaigne. Dans la vie de tous les jours, il exerce la profession d’architecte, obtenant notamment le premier Second Grand Prix de Rome. Durant la première guerre mondiale, officier d’administration dans le Génie, il contracte une maladie ; il meurt pour la France le 11 octobre 1918, à l’hôpital militaire Desgenettes, alors situé dans le 2ème arrondissement de Lyon (Rhône).

 

 

Décédés pendant la 2ème guerre mondiale

 

ANDRE Georges

Médaillé d’argent aux JO de Londres 1908 (Athlétisme - saut en hauteur)

Médaillé de bronze aux JO d’Anvers 1920 (Athlétisme – relais 4 x 400 m)

Né à Paris (8ème arrondissement) le 13 août 1889, Georges André participe à 4 éditions olympiques entre 1908 et 1924. Pour sa 1ère participation, il obtient une inattendue médaille d’argent à la hauteur, en franchissant 1,88 mètre, explosant son record personnel de 9 cm. Aux JO de 1912, il prend part à 6 épreuves différentes (décathlon, pentathlon, 110 mètres haies et saut). La Première Guerre mondiale, à laquelle il participe, n’est qu’une parenthèse dans sa vie de sportif, puisqu’il participe de nouveau aux Jeux en 1920, au cours desquels il se classe 3ème à l’épreuve du 4 x 400 m relais, en compagnie de Gaston Féry, Maurice Delvart et André Devaux. Engagé dans le conflit de 1939-45, il est tué en Tunisie le 4 mai 1943, probablement à Mateure-Bizerte.

 

MARION Charles, Léonce, Pierre

Médaillé d’or aux JO de Los Angeles 1932 (Sports équestres - dressage par équipe mixte)

Médaillé d’argent aux JO d’Amsterdam 1928 (Sports équestres - dressage individuel mixte)

Médaillé d’argent aux JO de Los Angeles 1932 (Sports équestres - dressage individuel mixte)

Né le 14 janvier 1887 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), au domicile familial du 25 rue de Lorraine, il baigne très vite dans un environnement militaire, son père étant lui-même chef d’escadron au 18ème régiment de Chasseurs. Officier du Cadre Noir de Saumur, nommé Général en 1942, il exerce les fonctions de préfet sous le gouvernement de Vichy (dans l’Aveyron de septembre 1940 à décembre 1943, puis de Haute-Savoie de décembre 1943 à juin 1944). Arrêté puis emprisonné à la Libération, il est enlevé par les maquisards et exécuté le 16 novembre 1944 dans la carrière de la Puya, lieu-dit sur le territoire d'Annecy (Haute-Savoie).

 

PIQUIRAL Etienne

Médaillé d’argent aux JO de Paris 1924 (Rugby)

Triste destin que celui de ce 3ème ligne, international français de rugby à 19 reprises entre 1924 et 1928… Né le 15 juin 1901 à Perpignan (Pyrénées-Orientales), joueur de Lyon, de Périgueux, du Racing Club de France, du Stade Français et de Bordeaux, il est mobilisé durant la guerre 1939-1945. Capitaine de régiment d'artillerie lourde, il meurt pour la France le 13 mars 1945 à Lübeck (Allemagne).

 

TAINTURIER Georges, Charles, Amand

Médaillé d’or aux JO de Paris 1924 (Escrime - épée par équipe)

Médaillé d’or aux JO de Los Angeles 1932 (Escrime - épée par équipe)

Né le 20 mai 1890 à Labruyère (Oise), fils de l’instituteur du village et garagiste de profession, Georges Tainturier est un excellent épéiste des années folles. Champion de France individuel à l’épée en 1923, champion d’Europe en 1926 et double médaillé d’or olympique, il fonde le club d’escrime de Compiègne (Oise), auquel son nom est aujourd’hui donné. Il est arrêté comme résistant durant le Seconde Guerre Mondiale, puis déporté en Allemagne, où il décède à la prison de Cologne le 7 décembre 1943.

 

WORMSER Paul, Albert

Médaillé de bronze aux JO de Berlin 1936 (Escrime - épée par équipe)

Né le 11 juillet 1905 à Colmar (Haut-Rhin), chirurgien-dentiste de profession, il connaît un triste destin. Résistant, et de surcroît juif, il est arrêté par les nazis et fusillé par eux, comme 29 autres otages, à Rodez (Aveyron), le 17 août 1944, quelques années après avoir remporté, en Allemagne, lors des « Jeux d’Hitler », une médaille olympique.

Publié dans Analyses

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